« Résultats de l’utilisation de 2 séries comparatives de cotyles impactés à 6 ans de recul »
Couple alumine/alumine sandwich versus couple inox/polyéthylène

Nicolas Poilbout (Bressuire)

Communication complète

 

Le couple de frottement alumine/alumine produit moins de débris d’usure que le couple conventionnel métal/polyéthylène. Dans un souci d’améliorer les problèmes de rigidité du couple alumine/alumine, sont apparus les inserts alumine sandwich. Cette étude a pour but d’évaluer les résultats à moyen terme du couple alumine sandwich, et de les comparer à un couple inox/polyéthylène. Les implants utilisés sont non cimentés et constitués d’une tige fémorale anatomique, modulaire (ESOP) et d’une cupule métallique, élastique (ATLAS). La cohorte étudiée est formée de 35 arthroplasties totales de hanches avec un couple alumine sandwich à 5 ans de recul moyen, suivies en prospectives et posées entre octobre 1998 et décembre 2000. Le groupe contrôle a été constitué rétrospectivement avec 31 patients opérés consécutivement et porteurs des mêmes implants fémoraux et cotyloïdiens, posés par le même opérateur, mais avec un couple de frottement inox/polyéthylène. Les deux groupes ne diffèrent que par leur moyenne d’âge, 60 ans pour le groupe alumine et 70 ans pour le groupe inox. L’évaluation clinique s’est faite à l’aide du score de Harris et de Postel Merle et d’Aubigné. Pour l’évaluation radiographique, un bassin de face ainsi que des clichés centrés de hanche pré et post opératoire ainsi qu’au dernier recul ont été analysés. Pour la mesure de l’usure du couple de frottement, le groupe inox a bénéficié du logiciel imagika. Dans le groupe alumine, une reprise a eu lieu pour une fracture de la chips d’alumine à 84 mois de recul. Dans le groupe inox, deux reprises ont été nécessaires, la première pour une bascule cotyloïdienne à 78 mois de recul et une fracture péri prothétique à 6 ans de recul. L’usure du couple de frottement du groupe inox a été mesurée à 0,094mm/an. Aucune usure n’a été visualisée dans le groupe alumine. Une différence significative (p<0,05) est apparue entre les deux groupes au niveau du remodelage osseux de la zone fémorale proximale, avec une ostéolyse en goutte d’eau et/ou une résorption osseuse plus fréquente dans le groupe inox et une absence de ce type de remodelage dans le groupe alumine. Ceci est conforme à la littérature avec moins d’usure et d’ostéolyse secondaire avec le couple alumine/alumine qu’avec le couple métal/polyéthylène. La fracture de la chips d’alumine a eu lieu dans un contexte traumatique de réception d’un saut et des amélioration ont été apportées par le fabricant sur ces premiers modèles d’alumine sandwich, dont l’apparition d’un rebord de polyéthylène recouvrant l’alumine pour éviter les contact entre le col de la tige et la chips d’alumine, ainsi que l’augmentation de l’épaisseur de la chips. Lors de la reprise, un changement de la tête et de l’insert sandwich a été effectué avec la remise en place du même couple de frottement devant le bon état du cône morse.
Le couple alumine sandwich présente donc les mêmes résultats qu’un couple alumine/alumine standard en terme d’usure. Il serait maintenant intéressant de le comparer au même couple alumine/alumine mais avec un insert d’alumine inséré directement dans une cupule métallique.



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