NAVIGATION DE HANCHE ET VOIE DE HARDINGE MINI INVASIVE

Didier MAINARD, Service de Chirurgie Orthopédique, Traumatologique et Arthroscopique,
Hôpital Central, CHU de NANCY

 

Communication complète

 

L’association de la chirurgie mini invasive et de la navigation parait logique et naturelle. En effet, la chirurgie mini-invasive permet une faible agressivité des structures anatomiques et en théorie des suites immédiates plus simples et plus rapides. En revanche, cette chirurgie par abord limité ouvre des espaces de dissection plus restreints et ne permet pas de voir aussi bien les repères anatomiques que par une voie d’abord conventionnelle. Or il convient bien évidemment d’obtenir un positionnement parfait des implants tant fémoral que cotyloïdien. La navigation offre donc une sécurité au chirurgien dans sa dissection et également une aide au positionnement optimal des implants. De nombreuses voies ont été proposées permettant la chirurgie mini invasive, antérieure de type Hueter, antérolatérale de Rodinger, et celles plus ou moins abandonnées de Berger… J’ai préféré rester fidèle à la voie de Hardinge que j’utilise depuis plus de 15 ans. C’est après le développement et la maîtrise du logiciel de navigation (Orthopilot B-Braun Aesculap) que j’ai progressivement diminué la longueur des incisions pour évoluer vers la chirurgie mini invasive. Après une phase d’apprentissage où l’incision était de 8 cm, progressivement l’incision a pu être diminuée jusqu’à 5 et même 4 cm. Même dans cette incision très limitée, l’utilisation des instruments de navigation ne pose aucun problème particulier. Un repère anatomique est néanmoins nécessaire à l’extrémité distale du fémur mais une version allégée du logiciel permet de s’en passer. L’installation des patients se fait en décubitus à 45° à la fois pour permettre la palpation de l’épine iliaque antéro-supérieure controlatérale mais également pour bien faire ressortir et saillir le grand trochanter. Cette installation doit être rigoureuse. Cette voie reste anatomique et peu agressive puisqu’elle ne sectionne pas de tendon ou de muscle, elle décolle un lambeau digastrique à la face antérieure du grand trochanter. Elle permet même dans les conditions d’une voie d’abord très restreinte d’avoir un excellent abord sur la face antérieure de la capsule articulaire puis sur le cotyle mais également sur l’extrémité proximale du fémur. Cette vision du col fémoral est certainement meilleure que celle des voies antérieures. L’association navigation et voie de Hardinge mini invasive est proposée à toutes les prothèses de hanche de première intention, sont exclues les reprises, la mise en place d’une prothèse double mobilité, les dysplasies nécessitant une reconstruction… La navigation et la chirurgie mini invasive par voie de Hardinge permettent de poser des prothèses de première intention dans de bonnes conditions. Il est important de rappeler qu’il ne faut pas être jusqu’auboutiste et ne pas hésiter à allonger son incision en peropératoire en cas de difficulté et si l’on n’est pas certain d’avoir un parfait positionnement des implants



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