Modalité anesthésiques et gestion de la douleur postopératoire pour la chirurgie de la rupture de coiffe des rotateurs
Henri CUCHE - Lyon
Communication complète
L’anesthésie locorégionale ( ALR) constitue une méthode incontournable dans la prise en charge péri opératoire de la chirurgie de la coiffe des rotateurs.( 1, 2)
Les objectifs à atteindre sont :
Connaissance précise de l’acte chirurgical qui va conditionner l’anesthésie, si l’ALR seule est possible pour la chirurgie de la rupture de coiffe, elle nécessite par exemple lors d’une arthroscopie une anesthésie locale en regard du nerf supra scapulaire, l’ALR seule n’est pas envisageable en cas d’abord de la glène de l’omoplate ou du tiers médial de la clavicule.(3,4)
Connaissance du patient : la prise en charge psychologique des patients en réalisant une consultation personnalisé permet d’adapter à chaque patient la technique à développer et proposer ainsi soit une ALR seule, soit une ALR associé à une sédation ou à une anesthésie générale.
Le credo du chirurgien de l’épaule : il doit croire en la technique : l’ALR ne retarde pas les programmes ne favorise pas l’infection, permet une prise en charge immédiate des patients, évite un réveil agité et permet ainsi de protéger des suture et des ancres fraîchement posées…. Le chirurgien ne doit pas hésiter à exposer a son patient les bénéfices de telles techniques.(5,6,7)
L anesthésiste doit informer son patient : il doit relater à son patient les bénéfices par rapport à l’anesthésie générale mais impérativement exposer les risque de lésions neurologiques exceptionnellement persistantes.(8,9) Il doit évoquer l’intérêt du contrôle de la douleur lors de la mobilisation de l’épaule par l’insertion d’un cathéter périnerveux, et évoquer les limites de la PCA morphine qui ne permet pas de contrôler les douleurs des mobilisations actives ou passives.(10,11,12)
Les perspectives d’avenir :
L’amélioration des techniques d’anesthésie avec le développement de l’échographie dans le domaine de l’anesthésie locorégionale. La plupart des résultats des études comparatives semblent au minimum indiquer une non infériorité en terme de durée de réalisation et de taux de succès. L’échographie présente l’intérêt d’être bien accepté par le patient, l’anesthésie étant moins douloureuse et plus rapide à s’installer. la sécurité du geste semble également meilleure, ce point étant difficile à prouver en raison du grand nombres de sujet à inclure la prévalence du nombre d ‘accident neurologiques étant extrêmement faible.(13,14)
La diminution des durée d’hospitalisation avec utilisation de l’anesthésie régionale post-opératoire continue à domicile ( permettant une réduction des coûts) .Cela nécessite la mise place d’un réseau de soins à domicile, de livret d’information…(15)
Conclusion :
Le développement des techniques d’anesthésie et d’analgésie tendent vers le meilleur compromis efficacité/ sécurité. Lorsque les indications sont clairement posées, l’utilisation de l’anesthésie locorégionale et des blocs continus, lors de chirurgie de l’épaule, apparaît indissociable de la prise en charge periopératoire
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