La chirurgie de la hernie discale donne d’excellents résultats. Parfois l’évolution est compliquée d’une dégénérescence discale douloureuse. La radiculalgie peut récidiver par insuffisance discale ou/et par fibrose. La chirurgie de reprise par voie postérieure a mauvaise réputation et s’accompagne le plus souvent d’une arthrodèse. L’arthroplastie discale est une alternative avec résection du disque par l’avant sans refouler la racine, restauration de la hauteur discale et conservation de la mobilité.
Une série de 158 prothèses lombaires à noyau mobile (Mobidisc*) a été suivie au moins pendant un an. 56 cas correspondaient à une chirurgie de reprise de hernie discale opérée et 102 à une discopathie primitive. L’âge moyen était comparable (39,8 ans dans la série hernie opérée pour 41,9 ans dans la série discopathie primitive) avec une même répartition hommes-femmes (30/70 pour 28/72). Les disques L5-S1 ont été plus souvent opérés (82 pour 70%) que L4-L5 (18 pour 28%). Il n’y avait pas de prothèses en L3-L4 pour cette indication (0 pour 2%). Le recul moyen était de 17,4 mois pour les deux séries.
Les douleurs lombaires (EVA) étaient significativement améliorées et de façon comparable dans les deux séries (passage de 6,7 à 2,5 à un an pour 6,6 à 2). L’amélioration de la douleur radiculaire est un peu moins bonne dans la série reprise, mais l’amélioration est significative dans les deux groupes (passage de 5,8 à 2,9 pour 5,3 à 2,3). Au départ dans les deux groupes 66% de la population prenaient des antalgiques de façon continue. A trois mois seuls 18% de la population témoin prenaient des antalgiques alors que 33% des opérés après discectomie continuaient à en prendre. L’amélioration du score d’Oswestry est significative mais meilleure pour le groupe discopathie (51 à 29 pour 49 à 17). L’indice de satisfaction est le même pour la lombalgie (79,3% de satisfaits pour 81,6%) alors qu’il est légèrement inférieur pour la radiculalgie (65,5% de satisfaits pour 81,3%). Paradoxalement la reprise de travail a été en moyenne légèrement plus rapide pour la chirurgie de reprise que pour la chirurgie de première intention (5,1 mois pour 5,6 mois). La lordose du segment opéré a été moins bien restaurée pour le groupe post-discectomie (de 5,5° à 9,6 pour 7,5 à 13,9°). Les deux populations avaient la même mobilité (5,7° pour 5,6°).
Les résultats de la prothèse de disque dans les reprises de chirurgie discales sont un peu moins bons que ceux des discopathies de première intention. Ces résultats sont néanmoins de qualité supérieure à ceux de la littérature pour une chirurgie de reprise par voie postérieure. Les complications sont moins importantes. L’abord du disque en avant de la racine sans la récliner est moins délétère avec une amélioration constante des radiculalgies.
La prothèse de disque est une alternative intéressante à la chirurgie classique de chirurgie discale par voie postérieure.