Introduction
L’objectif
du travail était d’évaluer les complications et les résultats des arthrodèses lombaires
par voie antérieure après échec ou dégradation des résultats d’une intervention
réalisée par voie postérieure
Matériel
25 patients lombo-radiculalgiques
(age moyen 60 ans, 27 à 81) opérés de l’étage L3-L4, L4-L5 ou L5-S1 ont été
revus à un recul moyen de 3,5 ans (1-12). Tous avaient déjà été opérés à 1 ou
plusieurs reprises par voie postérieure. Il s’agissait de 2 discectomies
simples, de 12 décompressions comportant une laminectomie plus ou moins étendue
(arthrectomie, discectomie) et de 10 arthrodèses postérolatérales. Tous les
patients ont été ré-opérés par arthrodèse intersomatique lombaire ou lombosacrée
pour une instabilité segmentaire avec ou sans spondylolisthésis. L’instabilité
était soit présente préalablement à l’intervention par voie postérieure (mais alors
non prise en compte) soit apparue après la chirurgie par voie postérieure qui
avait comporté une lamino-arthrectomie déstabilisante sans arthrodèse. Parmi
les 10 cas d’arthrodèse postérolatérale, 5 étaient en pseudarthrose et 5 avaient
évolué vers une destabilisation sus-jacente.
Méthode
Parmi les 25 arthrodèses,
6 ont été instrumentées par cages implantées sous rétropéritonéoscopie et 19
par plaque vissée sous laparotomie ou lombotomie (conventionnelle ou vidéo-assistée).
Une arthrodèse circonférencielle a été réalisée dans deux cas. Un bilan
clinique utilisant le score de Beaujon et radiographique a été réalisé chez
tous les patients en pré-opératoire et au recul maximal.
Résultat
Les
complications rencontrées ont été : 1 blessure de la veine iliaque gauche suturée
en peropératoire, 2 pseudarthrodèses (1 après implantation de cage, 1 instrumentée
par plaque), 2 phlébites et 1 parésie L5 transitoire. La fusion a été obtenue
dans les 2 cas de pseudarthrodèse par une nouvelle ré-intervention par voie
postérieure. Deux patientes ont présenté une destabilisation de l’étage
sus-jacent à celui arthrodésé par voie antérieure à 2 et 5 ans postopératoires
ayant nécessité une nouvelle ré-intervention. Aucune infection du site opératoire
n’est apparue. Le score moyen de Beaujon était passé de 8 en pré-opératoire à
16 au recul final. La radiculalgie était absente ou épisodique 20 fois. La
claudication avait été améliorée dans tous les cas sauf 3 (totalement disparue
16 fois).
Conclusion
les arthrodèses
intersomatiques par voie antérieure sont régulièrement efficaces pour traiter
les instabilités persistantes ou secondaires après chirurgie par voie
postérieure. Le taux de pseudarthrodèse et le risque de destabilisation du
niveau sus-jacent à l’étage opéré apparaissent néanmoins supérieurs à ceux
rapportés pour la même technique en l’absence d’antécédent chirurgical par voie
postérieure.