Reprise de prothèses unicompartimentales


Dr. Philippe Cartier
Institut du Genou Hartmann


Communication complète


La reprise des prothèses unicompartimentales a longtemps été considérée comme une chirurgie complexe (Insall, Douglas, Padgett, Stern, in JBJS).

Cet argument a conduit bon nombre d'auteurs à leur préférer la prothèse totale d'emblée.

Les complications du début de notre expérience avec la prothèse Marmor (207) du fait de leur gravité ont effectivement conduit à des reprises souvent lourdes par défaut d'indication et de positionnement majeurs.

Les reprises de l'implant Mod III (790) dues à la stérilisation aux rayons Gamma du polyéthylène se sont avérées complexes en cas de reprise tardive du fait de la synovite par débris d'usure et de la métallose souvent associées.

L'appréciation de la difficulté des révisions a été faite avec la prothèse Genesis Uni (1173 entre 1991 et 2006), système modulaire stérilisé à l'E.T.O. et ayant bénéficié de l'expérience passée.

Quarante-six complications ont été observées avec cet implant. La majorité (23) en rapport avec une erreur d'indication opératoire.

Quarante et une révisions ont été nécessaires avec un résultat final satisfaisant :

- 32 prothèses totales dont une seule à plateau fixe
- 9 changements d'un composant de l'implant (plateau tibial 7, fémur 2)

En ce qui concerne les révisions par prothèse totale :

- Les comblements ont été effectués avec les pièces de résection obtenues à partir de l'os du patient.
- Une queue de renforcement a toujours été nécessaire au niveau tibial pour les unis préalablement cimentées et facultativement au niveau fémoral en tenant compte de l'état osseux local.

Les changements de plateau isolés ne sont indiqués :

- qu'en l'absence de tout enfoncement de l'implant initial
- de vissage préalable de l'embase
- de détérioration du compartiment opposé, du L.C.A. et de la fémoro-patellaire
- de genou inflammatoire
- et en ayant parfaitement identifié l'origine du descellement.

La reprise chirurgicale devant être effectuée dans ce cas par un implant tout polyéthylène à l'exclusion du Metalback.


Conclusion

La simplicité des révisions observées en cas d'échec dans cette série de prothèses unicompartimentales doit être considérée comme directement liée à :

- l'utilisation d'un cimentage raisonnable ou son absence au niveau tibial (embases H.A.P.)
- celle d'un implant fémoral de resurfaçage sans résection en zone d'appui subchondral
- la reprise précoce avant l'apparition de pertes de substances osseuses sous-jacentes irréversibles.

Cette nécessité doit conduire à un contrôle radiologique annuel des implants unicompartimentaux du genou.



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