Sur l’ensemble des centres , déjà cités, participants à l’étude, nous avons pu étudier 34 dossiers.
L’essentiel de ces dossiers (31/34) concerne l’extrémité supérieure de l’humérus , avec, selon la classification de Neer, 12 cas de fractures à 3 fragments,8 cas de fracture du col chirurgical ,6 cas de fractures complexes associées à une luxation, 4 cas de fractures à 4 fragments , 1fracture parcellaire .
Il ressort de l’analyse des dossiers que, traités initialement par clou proximal à vis verrouillées, embrochage, plaque à vis verrouillées ou traitement orthopédique, l’âge et l’ostéoporose sont prépondérants dans la fréquence de ces complications :
La tendance des fragments à reprendre la position crée par le traumatisme due à la comminution et à la compression de l’os spongieux , la vascularisation fragile de l’extrémité supérieure de l’humérus, à la merci d’une chirurgie intempestivement délabrante font ,que le taux de reprise est en étroite relation avec la capacité qu’ offrent, simultanément , l’implant et la voie d’abord à
- contrôler et réduire les fragments osseux sans les dévasculariser outrageusement
- à les maintenir en bonne position,
- sans que l’implant ne vienne occuper la place qui revient à l’os lui-même, contrariant par sa présence les processus de reconstruction
- sans que l’implant lui-même n’apporte ses propres complications.
Ces dossiers nous confortent dans l’idée que,
- mettre en place un implant extra médullaire par une voie d’abord qui ne permet pas un contrôle aisé et non traumatisant des fragments osseux,
- implanter du matériel centro- médullaire qui ne contrôle pas tous les fragments osseux et ne les stabilise pas réellement, même par une voie d’abord non traumatisante,
- la mise en place de broches centro-osseuses par voie non délabrante dans un os sans consistance,
- la mise en place d’un implant centro médullaire volumineux nécessitant la mobilisation exagérée des fragments osseux et prenant la place de l’os qui est par lui-même vecteur de sa propre consolidation,
- négliger la nécessité de combler le vide osseux créé par la réduction, autrement que par un implant métallique qui ne participe en aucune façon à la consolidation osseuse, laquelle reste un processus biologique
- doivent nous inciter à plus de pertinence dans le choix thérapeutique et dans les méthodes conservatrices ,que nous avons dès maintenant à disposition ,et ne garder la solution prothétique que de manière strictement exceptionnelle.
En respectant ce cahier des charges, on peut, peut-être, espérer diminuer la fréquence des reprises qui aboutissent trop souvent à une dégradation fonctionnelle des résultats.