Reprises autour du genou

L. GALOIS, B. GIRAUD, A. HARISBOURE (Nancy, Reims)

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Les lésions osseuses traumatiques autour du genou (fémur distal, tibia proximal et rotule) sont fréquentes et peuvent générer des complications parfois difficiles à traiter et entraîner un certain nombre de séquelles parfois invalidantes (douleurs résiduelles, raideur, arthrose…). 
Nous avons colligé trente-neuf dossiers à partir de 6 centres (Colmar, Metz, Nancy, Reims, Strasbourg et Troyes) de reprises chirurgicales autour du genou effectuées en 2004 et 2005.
Les reprises les plus fréquentes concernent le fémur (22 dossiers), puis le tibia (9 dossiers) et enfin la rotule (8 dossiers). 
Au niveau du fémur, la complication la plus fréquente est la pseudarthrose (55% cas) loin devant la raideur (18% cas) ou le cal vicieux (13% cas). Dans le cadre de la pseudarthrose fémorale, un facteur étiologique au moins est retrouvé dans la moitié des cas : problème technique, perte de substance osseuse, complexité de la fracture initiale, ou co-morbidité marquée. A l’inverse, cela signifie qu’aucun facteur étiologique n’est identifié dans l’autre moitié des cas. 

Au niveau du tibia, la reprise est motivée dans un tiers des cas par l’existence d’une pseudarthrose et dans un tiers des cas par un cal vicieux et/ou un défaut de réduction.  

Au niveau rotulien, les reprises sont dominées par les désassemblages (+/- pseudarthroses) et l’arthrose du compartiment fémoro-patellaire. Aucun facteur étiologique précis ne peut être individualisé sur ce groupe à faible effectif. 

Dans notre série, une activité chirurgicale de « nuit » est retrouvée dans seulement 20% des complications totales. De même, la notion de polytraumatisme retrouvée dans 18 % des dossiers de reprises ne semble pas être un facteur étiologique déterminant.

Dans la littérature récente, plusieurs équipes soulignent l’intérêt des plaques à vis bloquées (par abord conventionnel ou mini-abord) pour l’ostéosynthèse de ces fractures autour du genou, que ce soit pour le fémur (Kregor JOT 2004) ou le tibia (Stannard Injury 2003) et également dans les reprises. Certains prônent l’enclouage fémoral rétrograde dans les fractures supracondyliennes voire sus et intercondyliennes (Stover Injury 2001). Enfin, d’autres auteurs proposent dans certains cas (comminution extrême, sujets très âgés, pseudarthrose), l’arthroplastie totale de genou (Nourissat RCO, Haidukewych J Arthroplasty 2006).

Au total, les lésions osseuses traumatiques « autour du genou » justifient une prise en charge chirurgicale initiale adaptée et rigoureuse afin de limiter l’incidence des complications et des reprises chirurgicales secondaires souvent délicates.

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