Introduction
Les indications thérapeutiques dans les fractures du col fémoral sont encore trop souvent sujet de controverses. Le débat entre ostéosynthèse et arthroplastie est encore d’actualité même si l’arthroplastie est identifiée comme la meilleure méthode pour les patients de plus de 80 ans. De même le choix entre prothèse unipolaire, bipolaire ou totale est encore trop souvent confus ou excessivement schématique. Enfin la place des implants non cimentés reste floue.
Pourtant chez les personnes les plus fragiles, aux comorbidités mettant en jeu le pronostic vital, à l’espérance de vie limitée et aux exigences fonctionnelles restreintes, le choix d’une tige sans ciment peut paraître pertinent
Une tige fémorale sans ciment, pourquoi ?
Les accidents au ciment existent même s’ils sont rares. Le risque d’hypotension, d’embolie graisseuse ou de décès per opératoire est largement étudié dans la littérature. Le gain de temps opératoire est également un avantage chez ces sujets fragiles, mal ventilés en décubitus latéral.
Les adversaires du sans ciment chez la personne âgée mettent en avant les meilleurs résultats fonctionnels obtenus par les implants cimentés, ce qui est vrai. Mais les séries comparatives randomisées disponibles font référence à des prothèses au dessin ancien, non spécifiquement traumatologiques.
Matériel et méthodes
Depuis novembre 2005, nous avons pu poser au service plus de 100 tiges fémorales sans ciment. Il s’agit d’une tige fémorale spécifiquement dessinée pour la traumatologie du sujet âgé. Compte tenu des études anatomiques de Noble et d’une étude personnelle de plus de 50 fémurs il a été réalisé une tige morphologiquement adaptée dont les caractéristiques sont les suivantes : une tige droite de type autobloquante, allongée pour améliorer le centrage et éviter les varisations, remplissante en zone métaphysaire, disposant d’une collerette pour améliorer la stabilité primaire, éviter l’enfoncement et l’instabilité rotatoire, disponible en 5 tailles (un nombre restreint pour diminuer les coûts), et revêtue d’hydroxyapatite en totalité.
Résultats
La répartition des tailles de tiges est gaussienne ce qui confirme le bon choix de tailles. La distance collerette coupe osseuse est inchangée entre les clichés postopératoires et les clichés à 3 mois ce qui confirme la bonne stabilité de l’implant.
3 patients ont été réopérés : une totalisation pour une usure cotyloidienne liée à un sous dimensionnement de la tête (tige conservée), une infection subaiguë, une fracture du fémur proximal à 6 mois postopératoire soit 2 ablations .
Le résultat fonctionnel n’apparaît pas lié à la qualité de la stabilité de l’implant mais bien en rapport avec les capacités fonctionnelles préopératoires telles qu’elles sont évaluées par le score de Parker.
Conclusion
La stabilité de l’implant observée après 100 poses et 6 mois de recul moyen confirme le dessin intéressant de l’implant.