MATERIEL ET METHODES
La tige THIRA, prothèse fémorale sans ciment revêtue d’hydroxyapatite (HA) représente l’évolution de la tige PRA implantée depuis 1988 dont le taux de survie de 96,45 % à 11 ans a été publié(1). La fréquence des implantations en varus liée à la forme de la tige justifiait un nouveau dessin. C’est ainsi que la tige THIRA a conservé les reliefs longitudinaux en quart de ronde, le revêtement d’HA sur titane corindonné, l’angle cervico-diaphysaire de 130°, éléments les plus positifs de la tige PRA. Les modifications concernent l’encombrement proximal qui a été globalement réduit et la courbure interne qui a été modifiée, afin de réduire les risques de pose en varus.
Entre le 24/10/2000, et le 20/12/05, 194 hanches ( 98 hommes et 96 femmes) ont été opérées par l’auteur, en décubitus, par voie latérale selon HARDINGE, avec implantation première du cotyle guidée par la planification.
Les prothèses cotyloïdiennes implantées sont essentiellement représentées par les cotyles ATLAS et ATLANTE, implants non cimentés revêtus d’HA.
Levés le lendemain de l’intervention, les patients reprenaient d’emblée la marche avec l’aide de deux cannes pendant 4 semaines en moyenne.
L’âge moyen est de 64,1 ans (Mn 27, Mx 89). L’arthrose primitive représente l’étiologie principale (137 patients), l’on retiendra en outre 6 luxations congénitales, 14 dysplasies, 1 reprise de PTH et 5 fractures. 27 hanches avaient déjà été opérées.
La cotation globale moyenne selon MERLE d’AUBIGNE et POSTEL était de 9 sur 18 en préopératoire.
Résultats
Les complications postopératoires intéressent 12 patients (6,2%) : Trois décès, deux infections traitées avec succès (recul de 3 et 4 ans) par débridement et antibiothérapie, une luxation isolée, quatre parésies crurales régressives, une décompensation de compression médullaire, trois hématomes dont deux évacués chirurgicalement.
Les complications tardives altèrent le résultat de 4 patients, mais n’ont pas justifié de reprise à ce jour : un stress shielding, une instabilité mineure, un syndrome du psoas, et une myosclérose diffuse. Aucune de ces 194 tiges n’a été extraite.
Résultats cliniques
La cotation globale moyenne est de 17,5 sur 18 au dernier contrôle. Selon l’évaluation chiffrée de MERLE d’AUBIGNE, les résultats obtenus sont excellents chez 71,4% des patients, ils sont bons chez 26,6%, et moyen chez 2%. Aucune perte fonctionnelle n’a été enregistrée.
Résultats radiologiques :
Le contrôle radiologique postopératoire montre l’amélioration du centrage de la tige dans le fémur par rapport à la série initiale de 76 tiges PRA(2). Le pourcentage d’implantation en varus de plus de 2° est ainsi passé de 25,3% à 12,8%.
Contrôle radiologique au dernier recul :
Les ossifications cicatricielles de stade 2 et 3 de BROOKER sont présentes chez 8 patients. Les liserés observés au nombre de 6 intéressent toujours l’extrémité distale de la tige. Sur les trois épaississements corticaux observés, un seul est symptomatique sous forme de cruralgies dans le cadre d’un stress shielding. Une migration distale initiale est notée, associée au seul échec d’ostéo-intégration de la série. Enfin une seule atrophie de l’éperon de MERKEL est notée.
Au total, la surveillance radiologique ne montre aucune modification chez plus de 90% des patients.
Conclusions
Ces résultats préliminaires sont tout à fait intéressants. Ils devraient se confirmer dans le long terme, et donc faire l’objet d’une nouvelle revue avec dix ans de recul.
Bibliographie
1. Petit R., 2004, Ten-year results of the PRA stem, in "Fifteen Years of Clinical Experience with Hydroxyapatite
Coatings in Joint Arthroplasty" Epinette J.A., Manley M.T., pp
301-311, Springer-Verlag France 2004.
2. Petit R. 1999, La prothèse PRA. Résultats préliminaires.
Orthop Traumatol 2,239-246