Où ?
C’était déjà le cas avant, mais depuis la tarification à l’acte, une intervention longue comme une multi reprise de hanche est devenue une catastrophe économique pour l’établissement, bloquant une salle d’op et toute une équipe chirurgicale, voire un anesthésiste pendant plusieurs heures (rare intervention où théoriquement il est tenu d’être en salle) et un lit d’hospitalisation sans parler implants, médicaments et retombées judiciaires chez des patients et magistrats qui n’ont pas compris la multitude de risques liés à ce type d’interventions …Bref, dans une époque où la rentabilité prime, c’est devenue une intervention à perte et le sentiment d’avoir rendu service au patient devient malheureusement un argument presque anecdotique !!
De ce fait de plus en plus de chirurgiens libéraux, plus ou moins de leur plein gré, récusent ce genre d’interventions qui sont dirigés vers des établissements publiques CHU ou CHR qui sont eux aussi soumis à la T2A sans avoir parfois une expérience de la chirurgie prothétique comparable à celle pratiquée en privé...
Quand ? :
Avant tout, quand on est absolument certain d’améliorer le patient sur un faisceau d’arguments cliniques, radiologiques, biologiques et scintigraphiques tant la décision peut être lourde de conséquences sur une énième reprise au vu des délais de rémission décroissants et des risques croissants (infectieux ,mécaniques) au fil des reprises.
Comment ? :
Au vu d’une série personnelle rétrospective de 30 multi reprises de PTH allant de 2 à 7 reprises, on ne peut que vérifier la diversité des paramètres qui font pratiquement de chaque cas un cas particulier justifiant une, voire des planifications compte tenu des aléas per opératoires.
De ce fait on ne peut parler dans cette série qu’au pluriel …
- des voies d’abord (de première intention à la fémorotomie en passant le plus souvent par une voie d’abord digastrique avec trochantérotomie frontale)
- des tiges (de première intention à la sur mesure en passant le plus souvent par une tige verrouillée de révision ou de reconstruction)
- des implants acétabulaires (de première intention ou de révision lorsque l’on doit greffer pour récupérer le centre de rotation)
- des gestes associés, des traitements associés chirurgical ou médicamenteux.
... pour une intervention singulière.