La reprise d’une prothèse totale de genou peut connaître de multiples origines. Que la rotule soit ou non la cause de cette reprise, l’attitude à adopter vis-à-vis de la prothèse rotulienne dépend de nombreux critères qu’il faudra analyser.
Ainsi, il faudra considérer la cause de cette révision, le type de prothèse patellaire en place, la durée d’implantation de cette prothèse et son éventuelle usure, la qualité et la quantité d’os restant, la stabilité ou non de la rotule. Certains de ces critères peuvent être évalués en pré-opératoire mais quelquefois, il faudra prendre la décision durant l’intervention, au vu de l’aspect de la prothèse elle-même et en particulier du polyéthylène et/ou de la qualité et la quantité de l’os sous jacent.
Plusieurs attitudes peuvent être proposées.
En premier lieu, lorsque la prothèse en polyéthylène et cimentée n’est pas descellée et en bon état, il est préférable de garder l’implant, les formations fibreuses périphériques permettent en général une bonne adaptation vis-à-vis du nouveau bouclier. Le changement du médaillon rotulien expose bien sûr à un certain nombre de complications dont la fracture de la rotule ou un descellement itératif. Lorsqu’il s’agit d’une rotule métal back, il peut être préférable d’être plus interventionniste (sauf si le polyéthylène est vraiment parfait).
Lorsque l’implant est descellé, l’attitude dépendra de la qualité de l’os sous jacent. Si l’épaisseur de l’os est suffisante, le scellement d’une nouvelle prothèse polyéthylène est à privilégier. Dans le cas contraire, on peut être contraint de laisser en place la rotule sans nouvel implant, l’os sclérotique ne permettant pas un bon scellement et exposant à un descellement.
Enfin, dans les cas les plus péjoratifs, il est quelquefois préférable de pratiquer purement et simplement une patellectomie qui péjorera le résultat fonctionnel mais qui est préférable à une fracture immédiate ou secondaire de la rotule. Enfin, la reconstitution du stock osseux proposée par certains, n’est à envisager que dans des cas particuliers.
Bien évidemment, quelle que soit l’attitude vis-à-vis de la rotule, des gestes complémentaires concernant l’appareil extenseur peuvent être nécessaires en fonction de l’analyse clinique pré-opératoire ou per-opératoire.