LES COMPLICATIONS EN TRAUMATOLOGIE : les fractures du col du fémur


Benoît SCHENCK
Service de Traumatologie, Prof.  SIMON
Hôpitaux Universitaires Strasbourg

Communication complète

La prévalence des fractures du col du fémur s’accroît avec le vieillissement de la population.
Malgré les évolutions dans la prise en charge de ces patients, la morbidité et la mortalité restent élevées.
Toutefois le traitement chirurgical reste l’option thérapeutique de choix.
Mais les résultats sont étroitement liés à l’âge et à la présence de comorbidités pouvant entre autre influencer le délai de prise en charge.

Nous avons étudié, sur 6 centres, les complications survenues chez les patients pris en charge en 2004 et 2005.
Nous avons analysé 31 dossiers de patients dont l’âge allait de 50 à 95 ans. Il s’agissait de 18 femmes et de 13 hommes.

Les fractures étaient, dans plus de la moitié des cas, des fractures déplacées (17 Garden IV) et le délai opératoire était de 3 jours (dans deux cas, supérieur à 1 mois).

Les fractures Garden I et II bénéficient toujours d’une ostéosynthèse, la quasi-totalité des Garden IV d’une arthroplastie.
Tout type de complication est recensé :

  1. 1 protrusion acétabulaire   
  2. 1 cotyloïdite
  3. 2 prothèses instables
  4. 2 descellements
  5. 2 hématomes
  6. 3 pseudarthroses
  7. 5 démontages
  8. 7 ostéonécroses
  9. 8 sepsis

On notera que trois malades présentent des complications itératives conduisant à trois   réinterventions pour deux d’entre eux et au décès pour le troisième.

La chirurgie de reprise consiste en 14 prothèses totales de hanche, 7 hémi arthroplasties, 8 lavages et 2 résections tête/col

L’analyse de ces complications et de leur reprise permet d’observer :

  1. Une part élevée de sepsis : 25,8 % des complications
  2. Un certain nombre de problèmes mécaniques liés directement à l’utilisation d’une technique inappropriée (Clou Targon dans les fractures  du col, synthèse de certaines Garden IV)

Au total nous avons le sentiment que sur 31 complications près de la moitié aurait pu être évitée.
Une bonne prise en charge initiale des patients opérés dans des délais brefs mais permettant toutefois un bon conditionnement et la mise en œuvre prudente de la technique opératoire la mieux adaptée devraient permettre d’améliorer encore les résultats.

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