Causes d’échec anatomique des plasties du LCA

Henri Robert

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C H Nord Mayenne, 53100, Mayenne

10 à 25 % des plasties du LCA sont considérées comme des échecs si l’on inclut les douleurs, les limitations de mobilité, l’instabilité et la récidive de laxité. Nous nous sommes intéressés aux seuls échecs anatomiques par récidive de la laxité (différentiel au KT1000 ou au Télos > 5mm) pour évaluer la fréquence de chacune des 3  principales causes (erreurs techniques, nouveau traumatisme sur un genou stable et problèmes biologiques).


Matériel et méthode : dans une étude multicentrique, nous avons étudié 50 dossiers (1) de rupture de plasties par autogreffe en recherchant les défauts techniques (lâchages de fixation, malpositions des tunnels et conflit avec la ligne de Blumensâat), les anomalies biologiques (défaut de ligamentisation, anomalie du collagène, hyperlaxité) et les re-ruptures vraies. 15 patients avaient une plastie anti ressaut. Tous ces patients ont été réopérés pour laxité mal tolérée.


Résultats : Les erreurs techniques ont été retrouvées dans 44 cas dont 4 lâchages précoces et 40 malpositions fémorales ou tibiales ou mixtes ; les re-ruptures traumatiques ne représentent que 3 cas et les anomalies biologiques également 3 cas. Les malpositions fémorales surtout par antéposition sont le défaut le plus fréquent (75 %) suivies des malpositions tibiales (58%). Nous n’avons pu étudier les laxités périphériques associées et méconnues.


Discussion : Ces résultats montrent une très forte majorité d’échecs liés au choix des tunnels et à la  fixation (88 %); les autres causes restent marginales. Un bon positionnement tibial apparent n’exclut pas un  conflit antérieur si la ligne de Blumensâat est très verticale ou s’il existe un recurvatum supérieur à 15° (12 %). Une ténodèse extra articulaire ne met pas à l’abri d’un échec si la plastie intra articulaire est mal positionnée. Ce taux de 88% de malposition est retrouvé dans l’article de Bollen (2). 


Conclusion : Une meilleure connaissance du morphotype de chaque patient, une meilleure analyse da la laxité et une planification pré opératoire nous paraissent nécessaires pour éviter nombre d’erreurs. La navigation des tunnels permet actuellement de mieux identifier la laxité en 3D et de positionner la greffe en zone « anatomométrique » de manière reproductible.


1. Robert H, Callas P, Bertin D, Furno P, Collette M, Bousquet V, Guingand O. Analyse des facteurs d’échec de 50 plasties du LCA. J Traumat Sport. 2005 ; 22 : 84-89

2.  Bollen SR. Failed anterior cruciate ligament reconstruction. J Bone Joint Surg. 1999 ; 81-B, suppl III : 278

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