L'implant fémoral ABG

Ch. Nourissat, G. Asencio, D.Berteaux et le Groupe scientifique ABG

Communication complète

Conçue pour être posée sans ciment la prothèse A B G I est une prothèse en alliage de titane recouverte d'une fine couche d'hydroxyapatite en zone métaphysaire.

Le cahier des charges de la tige insiste sur la nécessité d'une stabilité initiale parfaite d'où la forme anatomique gage d'une bonne fixation secondaire qui fait appel à l'hydroxyapatite.

 

 

La pièce fémorale A B G est anatomique d'où une gamme étendue d'implants droits et gauches.

Nous avons opté pour un ancrage métaphysaire avec sous dimensionnement diaphysaire. L'implant fémoral est caractérisé par une courbure antéro -postérieure redressée en partie distale, avec un angle cervico diaphysaire de 127° ou 135°, une antéversion de 7° et une antétorsion de 5°.

L'ancrage est uniquement métaphysaire expliquant l'aspect tulipé de la partie supérieure qui contraste avec la brièveté et le faible diamètre de la partie distale du pivot afin d'éviter tout contact entre implant et corticale diaphysaire qui pourrait être à l'origine de douleurs post opératoires.

Le tulipage est à la fois transversal et antéro postérieur, ce qui assure une auto-stéréo-stabilité dans le plan frontal et sagittal mais aussi dans le secteur des rotations surtout sollicitées dans la flexion extension.

Cette stabilité est renforcée par l'effet de surface métaphysaire créé par l'implantation d'écailles antérieures, postérieures et internes. Ces écailles sont de diamètre variable suivant la taille de la prothèse et de profondeur décroissante de haut en bas afin d'éviter les phénomènes d'enfoncement du pivot lors de l'appui ; elles transforment les forces de cisaillement en force de compression, et assureront un rôle dans la pérennisation de l'ostéo-intégration en cas de résorption de l'hydroxyapatite.

Pour assurer la fixation secondaire de l'implant sur son support osseux, nous n'avons pas fait appel à un effet de surface mécanique en raison du risque d'interposition fibreuse, mais nous avons opté pour un effet de surface biologique en faisant appel à l'hydroxyapatite céramique bioactive qui par ses propriétés d'ostéoconduction assure une fixation précoce et solide sans interposition fibreuse.

Nous utilisons pour l'ABG, une poudre d'hydroxyapatite fritée dont la cristallinité est de 75%, la porosité est inférieure à 10%, cette faible porosité assurant un revêtement le plus compact possible, ce qui fait supposer que le risque de résorption sera moindre. En ce qui concerne l'épaisseur, des tests mécaniques de résistance en traction ont déterminé la couche optimale d'hydroxyapatite, elle est en moyenne de 60 microns pour la prothèse ABG mais dégressive à la partie basse pour éviter l'écaillage lors de l'enfoncement.L'HA est déposée sur l'implant par l'intermédiaire d'une torche à plasma sous vide. Reste à long terme le problème de la résorption de l'hydroxyapatite qui est inéluctable. L'hydroxyapatite n'est pas un nouveau ciment et ce n'est pas en mettant n'importe quelle poudre, n'importe où sur n'importe quelle prothèse que l'on obtiendra une fixation d'un implant dans l'os. Le dessin de l'implant ABG répond aux exigences de la biomécanique de la hanche. Par ailleurs, l'hydroxyapatite assurant la fixation secondaire a été déposée dans la zone métaphysaire, là où se répartissent au mieux les contraintes du fémur comme l'on montré des tests d'élastométrie. La forme de l'implant et les écailles ont donc à long terme une grande importance car ils empêcheront une mobilisation secondaire éventuelle lorsque l'hydroxyapatite sera résorbée remplaçée alors par l'os normal, pérennisant ainsi une véritable ostéintégration.

L'analyse clinique et radiologique à plus de14 ans de recul, a confirmé l'exactitude du cahier des charges : la fixation biologique de l'implant fémoral est constante, fiable et durable, indépendante de l'âge, du poids, du sexe et de l'étiologie ; elle nécessite stabilité initiale et os vivant. L'analyse histologique d'explants à plus de 8 ans de recul a confirmé la réalité de l'ostéointégration de l'implant fémoral, avec contact direct os-implant sans interposition fibreuse.

Cette ostéointégration est constante et durable, mais nous avons observé certains problèmes liés au couple de frottement :

 

Usure du polyéthylène avec 25% d'usure non mesurable, 75% d'usure mesurable dont 25% d'usure excessive supérieure à 0,12 mm/an.

 

Un certain nombre d'ostéolyses, qui le plus souvent se résument à une lésion de scalloping du calcar. Cependant dans environ 8% des cas, il existe une ostéolyse acétabulaire qui a amené parfois (6 cas) à réoppérer nos patients.

C'est pourquoi , depuis 1995, certaines modifications ont été apportées à l'implant :

 

Modifications de la cupule avec la cupule ABG II sans trous ou la cupule ABG II 5 trous avec obturateurs

 

Têtes superfinies dont le RA est très voisin de celui des têtes céramiques

 

Insert Duration TM stérilisés aux rayons gamma sous atmosphère inerte

 

Couple de friction Alumine-Alumine, ce qui nous a amené à modifier l'implant fémoral. La tige ABG II reprend la même forme anatomique avec HA, mais avec un angle cervico-diaphysaire de 127°, un cône beaucoup plus fin de 6°,5 qui peut recevoir des têtes alumine. La tige diaphysaire est plus courte de 1 cm et de diamètre réduit (2mm de moins). Enfin la partie distale de la tige est polie.

De cette étude, nous devons tirer les conclusions suivantes :

 

- en ce qui concerne la tige fémorale, les échecs des tiges non cimentées sans effet de surface biologique ont toujours été précoces, les malades rapidement réopérés parfois au prix de difficultés très importantes, en raison de la gravité de l'échec, ces échecs étant liés à une absence d'ostéointégration. En ce qui concerne l'ABG très peu d'échecs d'ostéointégration ont été observés comme le prouve l'absence de douleur de cuisse rencontré dès le troisième mois et les rares tiges fémorales explantées l'ont été au prix d'une intervention facile permettant de conserver le stock osseux.

 

- la fixation cervico-métaphysaire d'une prothèse anatomique, est certainement possible, efficace et durable dans la mesure où le dessin de la prothèse est anatomique, la planification pré-opératoire et la technique chirurgicale sont très strictes et l'ostéo-intégration est réelle et rapide.

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