Ch. MAZEL - Paris INTRODUCTION Méconnaître une
sténose cervicale en cas de canal lombaire
étroit peut conduire à une stratégie
opératoire inadéquate et à la prise de
retard dans le traitement d'une compression
médullaire avérée. MATERIEL Sur 100 patients présentant un
canal lombaire étroit, nous avons identifié 4
patients dont les symptômes avaient une origine
intriquée avec une sténose cervicale. Ces 4
patients ont dû subir un protocole
thérapeutique avec décompression chirurgicale
cervicale et lombaire pour permettre l'entière
sédation des troubles. METHODE L'analyse sémiologique est le
point principal permettant l'identification d'une
sténose cervicale jusqu'alors peu ou pas
symptomatique. L'existence de troubles de la marche à
type de déséquilibre, élargissement du
polygone de sustentation, utilisation d'une canne, peut
immédiatement faire évoquer l'association
lésionnelle. La facilité de réalisation
de l'IRM a simplifié le diagnostic d'atteinte
cervicale arthrosique compressive. L'EMG et surtout les
potentiels évoqués somesthésiques sont
les examens de référence pour affirmer
corrélation clinique et radiologique. RESULTATS L'existence de troubles de la marche,
autre qu'une simple claudication et, ou radiculalgie ont
justifié l'exploration IRM et électrique des
patients. Dans nos 4 cas, il a été possible
d'affirmer la souffrance cordonale postérieure
expliquant bien les troubles de la marche par atteinte
sensitive profonde. DISCUSSION Une simple image IRM de sténose
cervicale arthrosique ne permet pas de conclure à
l'origine des troubles allégués par le
patient. Une parfaite corrélation électrique,
notamment sur les potentiels évoqués,
associée à des images radiologiques IRM seule
permet d'affirmer l'organicité des troubles
allégués et donc la sténose cervicale.
Le diagnostic positif d'une telle association impose un
algorythme de traitement spécifique. La prise en
charge de la lésion cervicale passe avant celle de la
lésion lombaire. Ce fut le cas de 3 cas sur 4 de
notre série. Le 4ème cas où
la lésion lombaire a paru prédominer sur la
lésion cervicale, a amené au traitement
premier du canal lombaire étroit puis second de la
sténose cervicale. Entre temps, le patient
s'était considérable dégradé sur
le plan médullaire. Cette stratégie qui avait
paru adéquate s'est révélée
inadaptée voire dangereuse. CONCLUSION L'existence de troubles de la marche
autre qu'une simple claudication ou d'une radiculalgie
mono-multi-étagée devant un canal lombaire
étroit doit immédiatement imposer la recherche
d'une sténose cervicale associée. L'existence
d'une parfaite corrélation radio &emdash;
électrique est indispensable pour établir le
diagnostic. La lésion cervicale doit
bénéficier d'un traitement premier par rapport
à la lésion lombaire. ©
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