Jean Kany, Clinique de
l'Union, Toulouse. Introduction : La
technique du Suretac permet la réparation
arthroscopique des ruptures de la coiffe des rotateurs sans
la réalisation d'un prétrou d'ancrage et sans
nud Le but de cette étude est de
connaître les limites de cette technique. Matériel : Entre
janvier 99 et décembre 2000, nous avons traité
par cette technique arthroscopique tous les patients
présentant une rupture symptomatique de la coiffe des
rotateurs, à l'exclusion des épaules
pseudo-paralytiques. Nous avons arrêté la
série au numéro 100. Il y avait 56 hommes et
44 femmes (âge moyen 59 ans). L'évolution
clinique, marquée par l'échec du traitement
médical était en moyenne de 3,2 ans. Il y
avait 64 patients en activité, 36 retraités.
20 patients se présentaient dans le cadre d'un
accident de travail. Une notion traumatique a
été retrouvée dans 43 cas. Méthode : Tous les
patients ont bénéficié d'un
arthroscanner préopératoire. Dans le plan
frontal, Il y avait 47% de lésions distales, 40% de
lésions intermédiaires et 13% de
lésions " à la glène ". Dans
le plan sagittal, il y avait 66% de lésion
isolée du sus-épineux, 21% extension
postérieure, 8% d'extension antérieure et 6%
d'extension antéro-postérieure. La
dégénérescence graisseuse dans la
classification de Goutallier : il y avait 60% de stade
0, 3% de stade 1, 12% de stade 2, 14% de stade 3 et 11% de
stade 4. L'arthroscopie a consisté dans tous les cas
en une acromioplastie et en une réparation de la
coiffe par 1, 2 ou 3 Suretac. Des gestes
complémentaires ont parfois été
associés (ténotomie du biceps dans 70 cas,
résection distale de la clavicule dans 14 cas. En
post-opératoire, les patients débutaient la
mobilisation active une fois acquise la mobilité
passive, en général vers la fin du
1er mois. Un score de Constant a
été établi en
préopératoire, et à la revue. Nous
n'avons pas redemandé d'arthroscanner de
contrôle à distance pour les patients
satisfaits. Résultats : En
préopératoire, le score de Constant est
à 44 (pondéré à 55). Le geste
arthroscopique a été converti 7 fois en
mini-open. 49 fois, la fermeture a été
étanche en contrôle per-opératoire
endoarticulaire, 33 fois elle n'était pas
étanche, 18 fois elle n'a pas été
possible et une simple retention a été
réalisée selon la théorie de Burkart.
Au 1er mois, le score sur la douleur est
passé de 2 à 9,5, avec une épaule
parfaitement souple 69 fois. A la revue (recul moyen 19
mois, extrêmes 12 à 33 mois), le score de
Constant est à 77 points . Comme complications, nous
avons noté 4 écoulements séreux
transitoires, 4 algodystrophies, 2 conflits
résiduels, 2 arthropathies acromio-claviculaires, 4
ruptures itératives symptomatiques, et 1 migration
d'implant : nous avons effectué 9
reprises. Discussion : Cette
technique arthroscopique permet de réduire des
brèches intermédiaires lorsque les tissus sont
souples. Il importe dans la réduction de
réaliser un mouvement postéro-antérieur
avec la coiffe, et non pas médio-latéral. Ses
limites sont constituées par la tension trop forte ou
la mauvaise trophicité des tissus, la broche guide
ayant un effet de " fil à couper le
beurre ", ou par la mauvaise qualité osseuse qui
ne permettra pas à cet implant, comme pour les
autres, d'avoir une bonne tenue. En cas de migration,
l'implant se résorbe rapidement (3 mois). Cet
implant, utilisé ici 139 fois, ne nous a pas donner
l'occasion de constater des phénomène
allergique. Conclusion : L'association
d'une acromioplastie à une réinsertion (ou
simple retention) de la coiffe des rotateurs par le
système Suretac permet d'obtenir plus de 80% de bons
te très bons résultats. Cette technique peut
s'adresser ruptures distales et intermédiaires, pour
peu que les tissus soient souples et le trochiter de bonne
qualité. Mais cette étude ne nous permet pas
de connaître le nombre de brêches
réellement cicatrisées: aucun arthroscanner
(examen invasif) n'ayant été
réalisé à la revue pour les malades
satisfaits. ©
GECO