La prothèse totale de hanche Luer : le point sur les techniques de scellement

Y. JULIEN , E. GARRON

 

Si la tolérance à long terme des arthroplasties de hanche fait intervenir en priorité des facteurs biologiques, les défauts mécaniques des techniques de cimentage ou de positionnement de l'implant peuvent entraîner des faillites à court ou à moyen terme.

L'objectif de ce travail bibliographique est de faire le point sur les techniques de cimentage dans les PTH.

Quatre techniques de cimentage ont été successivement décrites. Les techniques dites de première génération correspondaient au bourrage au doigt de ciment pâteux dans un canal médullaire non obturé. Les techniques de seconde génération comprennent l'obturation du canal médullaire, le nettoyage du canal par un lavage pulsé et le remplissage de manière rétrograde du canal médullaire. Les techniques de troisième génération y ajoutent la réduction de la porosité du ciment, la pressurisation du manteau de ciment et des modifications quant à l'état de surface des implants. La quatrième génération apporte la centralisation proximale et distale de la tige fémorale.

Cette évolution des techniques de cimentage traduit une volonté d'optimisation de la mise en place des PTH cimentées pour diminuer le risque de faillite mécanique.

Deux facteurs principaux sont corrélés aux descellements mécaniques : un manteau de ciment non uniforme ou incomplet, et une orientation de la prothèse dans le plan frontale en varus ou également en cas de valgus.

L'état de surface des prothèses cimentées est également à prendre en compte : les implants cimentés mats ont une moins bonne stabilité que les implants cimentés lisses. Les séries dans lesquelles sont utilisées des tiges fémorales pré-enduite de PMM retrouvent un grand nombre de descellement précoce.

L'épaisseur idéale de ciment n'est pas encore bien définie dans la littérature internationale.

En conclusion, d'après les données de la littérature, il est recommandé de cimenter un fémur sur un canal endomédullaire obturé, de façon rétrograde pour obtenir une cimentation uniforme sur une prothèse lisse mise en position centrée. L'épaisseur du manteau de ciment dépend du dessin de la prothèse utilisée et de la forme du canal médullaire.

 

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