Faut-il opérer les fractures de la clavicule de l’adulte?

Patrick Simon, René Paule - Lyon

Voir la communication complète... Cliquez-Ici

Les fractures de la clavicule surviennent le plus souvent chez des sujets jeunes et actifs, demandeurs d’une reprise d’activité rapide et complète. Jusqu’à ces dernières années elles étaient généralement traitées orthopédiquement et considérées comme bénignes.

Mise au point sur le traitement conservateur

La supériorité des anneaux ou du bandage en huit de chiffre sur la simple attelle coude au corps n’est pas démontrée. Le seul avantage du bandage en 8, pour un résultat anatomique équivalent, est de permettre de vaquer aux activités de la vie quotidienne plus facilement, laissant les deux mains libres.

L’un des premiers articles à mettre en lumière les insuffisances du traitement conservateur est celui de Hill qui a montré un taux de pseudarthrose de 15% et de mauvais résultats fonctionnels de 31%. Un raccourcissement initial supérieur à 18-20 mm est un élément prédictif de mauvais résultat. Mc Kee étudiant une série de 30 patients a montré un score DASH de 24,6 points après traitement conservateur. En conclusion le risque de pseudarthrose est corrélé au déplacement initial, à la comminution, au sexe féminin.

L’ostéosynthèse

Le gold standard était jusqu’à récemment la synthèse anatomique par plaque DCP permettant réduction anatomique et synthèse stable. Les détracteurs lui reprochaient le dommage musculaire, la cicatrice, l’inconfort de ces plaques sous cutanées.

L’embrochage ou plutôt l’enclouage par clou titane est très populaire dans les pays germaniques sous l’impulsion de Jubel.

Les plaques chantournées ou les nouvelles plaques anatomiques à vis bloquées ont donné un regain d’intérêt à l’ostéosynthèse par plaque

Les travaux publiés montrent une réduction du risque de pseudarthrose surtout dans les fractures déplacées même si les séries ne sont pas pour la plupart randomisées.

Conclusion

Les indications de l’ostéosynthèse sont admises (polytraumatismes, complications vasculaires, fractures ouvertes, épaule flottante), ou encore discutées (fractures très déplacées, immobilisation mal tolérée, sportifs ou actifs, fractures associées du membre inférieur ou de côtes) mais de plus en plus consensuelles : proposer à nos patients la chirurgie comme alternative au traitement orthopédique est actuellement pour nous la règle.