Course à pied et appareil locomoteur

C. SCHWARTZ - Colmar.

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La course à pied est unanimement reconnue, comme toute activité physique régulière, comme bénéfique pour la santé. Elle agit de manière favorable sur l’état cardiaque, l’arbre vasculaire et plus globalement sur la santé physique et psychique de l’être humain. Qu’en est-il de son action sur l’appareil locomoteur ?

La littérature est riche et controversée sur ce sujet. Il semble au vu de ces publications que tout est fonction de la dose et de l’intensité. Il semble indéniable que la mise en charge favorise la trophicité du cartilage et que la sollicitation mécanique de l’os en améliore les qualités. Mais peut –on comparer un jogging d’une heure sur des chemins de campagne avec un entraînement fractionné sur une piste de stade ? Peut-on comparer un entraînement de 2 à 3 fois une heure par semaine à celui nécessaire pour finir dans de bonnes conditions un marathon ou une course avec une « ultradistance » ? Y a-t-il une comparaison possible entre un trail-course de montagne et un footing sans grand dénivelé ? Il est évident que non : tout est question de mesure. La course à pied pratiquée dans des conditions raisonnées de maintien en forme est tout bénéfice alors que la surutilisation mécanique chronique des membres inférieurs aura des conséquences pathologiques sur l’appareil locomoteur.

Qu’en est-il de la pratique de la course à pied après chirurgie des articulations ? La chirurgie conservatrice comme une ostéotomie de réalignement peut évidemment s’accommoder d’une pratique régulière et adaptée à l’état pré-opératoire ; il en va tout différemment de l’activité sportive après arthroplastie de hanche, de genou ou de cheville. Les microtraumatismes répétés lors de la course à pied sont déconseillés de par leur effet mécanique délétère sur les composants de l’arthroplastie. Il faut se souvenir du déroulement du pas de course totalement différent de celui de la marche : il y a à chaque pas de course une perte de contact de l’ensemble du corps avec le sol et donc une réception au pas suivant additionnant l’énergie cinétique, les forces de frottement et la gravité ; au contraire à la marche, même très rapide, le contact avec le sol est gardé et nous n’avons que des forces de frottement en plus de la gravité.

A la question : « puis-je reprendre la course à pied ? »(qui souvent a d’ailleurs due être abandonnée depuis un certain temps déjà à cause de la pathologie ayant amené à la chirurgie) Il nous est nécessaire de répondre « non » en expliquant que cela diminuerait de façon drastique la durée de vie de l’arthroplastie ; par contre il y a de multiples activités sportives, dont la marche rapide, qui sont presque aussi bénéfique pour l’état de santé que la course à pied et qu’il faut conseiller de pratiquer après la chirurgie.