Orientations sur les conseils du type de rééducation en pré-opératoire sur les pathologies de coiffe

Philippe DELSOL – Hauteville-Lompnès

Communication complète

 

Pour définir les principes d’une rééducation pré opératoire, il faut avant tout définir quels seront les objectifs de la rééducation après la réparation chirurgicale de la coiffe. Après cette chirurgie, il faut dans un premier temps récupérer les amplitudes articulaires (« earlier passive motion » selon Ch.NEER) en contrôlant les douleurs, tout en respectant le geste chirurgical. De 2004 à 2006, nous avons évalué l’influence de 2 facteurs pré-opératoires (raideur et douleurs) sur la vitesse de récupération des mobilités post opératoires. Cette étude a concerné 652 personnes ayant bénéficié d’une réparation chirurgicale de la coiffe des rotateurs (sous arthroscopie ou à ciel ouvert) par 19 opérateurs différents. A l’analyse de ces résultats, afin de faciliter la rééducation après l’intervention chirurgicale, l’objectif en pré- opératoire sera d’agir sur ces 2 paramètres : - Permettre au patient à récupérer ses amplitudes (ou les entretenir, si celles-ci sont déjà complètes). - De limiter les phénomènes douloureux. La réactivité de l’épaule nous amène à privilégier une rééducation qualitative et non quantitative. De ce fait il faut donc : - cibler le mouvement principal à récupérer : Elévation antérieure dans le plan de l’omoplate vers 150° (« Zéro position » selon A.K. SAHA), ce qui présente plusieurs avantages biomécaniques, puis au-delà. - Donner à l’auto rééducation, contrôlée par le thérapeute, une place prépondérante. En effet, cela permet au patient de réaliser de petites quantités d’exercices quelques fois dans la journée. L’excès d’exercices favorise en effet l’inflammation dans un espace sous acromial anatomiquement « étroit ». Celle-ci est à son tour responsable des contractures de défense qui renforcent à leur tour le processus inflammatoire. Ce cercle vicieux ainsi créé va limiter les mobilités de l’épaule en la rendant douloureuse et défensive. Des conseils d’hygiène de vie, notamment concernant les positions pour limiter les douleurs nocturnes, viendront compléter ce programme de rééducation. Cette rééducation pré opératoire ne réduit pas les délais de cicatrisation, mais apporte un confort pour le patient dans sa rééducation post opératoire. Cela permet également une meilleure qualité de mouvement en évitant les adhérences et fibroses, qui peuvent survenir dans l’espace de glissement après l’intervention

 



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