A PROPOS des PROTHESES de HANCHE SANS CIMENT

ETUDE des PUBLICATIONS de l'année 2001

G. GACON et le Centre d'Evaluation André Hermann.

 

Le but de ce travail est de faire le point sur les principales publications françaises et étrangères traitant des arthroplasties totales de hanche sans ciment parues en 2001.

Matériel Méthodes

Un grand nombre de publications ont été consacrées aux prothèses de hanche sans ciment.

En France une Conférence d'Enseignement de N. Passuti lors de la SOFCOT 2001était réservée " à la fixation à l'os sans ciment des prothèses ". Dans ce travail Passuti a confirmé, à partir d'études rétrospectives à 10 ans, l'apparition de zones d'ostéolyse et de descellement avec les revêtements poreux, problème qui n'est pas retrouvé avec les revêtements hydroxyapatite. L'hydroxyapatite apparaît bien comme le " gold standard " de la fixation des prothèses sans ciment et cela d'autant plus que la crainte, formulée par certains, d'usure à 3° corps par des fragments d'hydroxyapatite n'est pas confirmée. On retrouve une foule de choses dans cet exposé, concernant l'usure du PE, l'influence de l'activité, du diamètre de la tête et aussi de l'influence de l'épaisseur du PE dans les cupules métal back.

En ce qui concerne les cupules métal back, Harris et Clohisy ( J. Arthroplasty 2001 (16)) publient les résultats de 2 séries de cupules (l'une polyéthylène cimentée, l'autre hémisphérique en titane (Harris) sans ciment) avec un recul de 9 à 12 ans. Dans les 2 cas les résultats sont jugés excellents ( 97% de malades satisfaits) mais il y a plus d'ostéolyse (20%) dans les cupules cimentées et moins de descellement dans les cupules métal-back ( p<.001)

Une observation d'ostéolyse compliquant une prothèse métal-métal de nouvelle génération a été publiée par Schmalzried et collaborateurs ( Clin Orthop 2001 (386)) Il s'agit d'une indiscutable lésion extensive d'ostéolyse en queue de tige à 2 ans ayant justifiée la reprise de ce pivot pourtant bien stable. En l'absence de toute responsabilité des débris de polyéthylène dans la genèse de cette ostéolyse, force est de considérer le rôle mécanique joué par l'hyperpression (Aspenberg) dans le " joint effective space " Cette observation ne manque pas d'interpeller alors que tous les auteurs s'accordent pour dénoncer la responsabilité des débris, surtout de polyéthylène, dans le genèse de l'ostéolyse.

L'influence du bras de levier du col fémoral et de la latéralisation du fémur (offset) sur l'usure du polyéthylène a été précisée par Rothmann et all ( Clin Orthop 2001 (388)) à propos d'une série de 17 patients opérés d'un coté avec une tige standard et de l'autre coté avec une tige latéralisée. Il s'agissait d'une tige sans ciment (Taperloc Biomet) : à près de 6 ans de recul, l'usure linéaire du polyéthylène était significativement moindre du coté latéralisé ( 0.10 mm par an contre 0.21mm du coté standard)

Les résultats des prothèses de hanche sans ciment chez les sujets âgés de 80 ans et plus ont été publiés par Rothman et all ( J Bone Joint Surg 2001 ( 83-A)) les auteurs confirment à partir d'une série de 114 patients et un recul de 2 à 12 ans, qu'il est légitime de proposer à certains octogénaires une prothèse de hanche sans ciment. De la même façon cet auteur publie avec un recul moyen de 8 ans, une série de prothèses sans ciment chez des patients porteurs de polyarthrite rhumatoide ; il n'observe aucune différence de résultats par rapport aux coxarthroses essentielles (J Arthroplasty 2001 (16))

L'influence de la raideur de l'implant fémoral sans ciment sur la survenue à terme de fractures du fémur a été précisée par Incavo (Am J Orthop 2001 (30)). Le rôle de la raideur du pivot fémoral sur les modifications locales du stock osseux après l'arthroplastie a été envisagé par Engh (Clin Orthop 2001 (389)) Il ne peut en tirer de conclusions mais cet élément lui parait déterminant.

Les résultats de la prothèse de hanche de Zweymuller ont été largement publiés par Delaunay (J Bone Joint Surg 2001 (83-Br) , Rev Chir Orthop 2001 (8)). A 10 ans cet implant soutient, dans le registre suédois, la comparaison avec les meilleures tiges cimentées modernes.

Discussion Conclusions

Ainsi l'année 2001 a vu se confirmer un certain nombre de faits quant à la fiabilité des prothèses de hanche sans ciment surtout au niveau de l'implant fémoral.

L'hydroxyapatite apparaît le revêtement incontournable, dénué de complications propres, assurant une fixation effective, elle paraît capable de faire un barrage aux débris de polyéthylène et d'éviter l'ostéolyse fémorale distale ; nous-mêmes, après avoir publié les résultats cliniques à plus de 7 ans de recul de l'Esop HA, nous proposons de publier les résultats radiologiques détaillés de plus de 90 dossiers revus avec un recul moyen de plus de 8 ans et de le confirmer.

 

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